Maintenant que nous avons récupéré notre Pépère, nous pouvons filer droit sur la Thaïlande.
Enfin, c’est ce qu’on avait prévu, mais rien ne va se passer comme prévu.
On verra ça plus tard. Profitons d’abord des quelques jours consacrés au Nord de la Malaisie. Première étape, la vallée de Cameron où les plantations de thé prospèrent depuis les anglais.
Sur la route, une multitude de chiens nous regardent passer. Peut être préfèrent ils la route aux dangers de la jungle de chaque côté .
Eux sont certainement habitués à tous les pièges pour habiter là
Nous croisons aussi un voyageur en Vélo… Quel courage…
Nous nous arrêtons prendre quelques fruits et pour nous rendre la monnaie, ils descend du toit,avec une corde, un seau qui lui sert de caisse.
Une pose noie de coco, ne fait pas de mal
Nous restons deux nuits sur la place sans êtres dérangés. Mais le premier soir, Doreen préfère se reposer sur son lit pour récupérer.
Doreen est malade, et après les conseils d’une pharmacie, ça se dégrade , consulter un médecin s’impose.Trois jours d’anti bio et ce sera fini.
Il faut dire que depuis notre arrivée en Malaisie, entre les climatisations dans les hôtels et une nourriture qui met à mal nos intestins, on n’est pas très bien tous les deux. Espérons que dans notre pépère, nous retrouverons nos santés de fer.
Le deuxième jour, nous allons à la plantation Boh
c’est là que nous apprenons que le thé, c’est comme la vigne, il faut le tailler. Et c’est du travail .
En tout cas, Michel n’est pas amateur de thé, mais comment ne pas adorer les paysages qu’il génère.
Cameron est aussi réputé pour ses fraises, jusque dans les boutiques souvenirs
Ce soir, encore malade, Doreen ne cuisine pas, nous nous risquons dans un restaurant pour manger un bout de poulet cuit au feu de bois avec un pain au four. Comme d’habitude, les sauces d’accompagnement sont beaucoup trop fortes mais le tout était très bon.
Notre prochaine étape est George Town. Que nous atteignons difficilement à cause d’un Pépère récalcitrant. Dès que ça monte un peu, le moteur s’étouffe et chauffe… nous finissons cette autoroute en 2e à 15 km/h
Échange WhatsApp avec notre ami Michel, le sorcier de France, pour quelques conseils mais étonnement, le problème n’est pas réapparu.
George Town est sur une île, nous l’atteignons après la traversée du deuxième plus long pont d’Asie.
En route, nous voyons plein d’îles flottantes, nous apprendrons plus tard qu’il s’agit de fermes aquacoles.
Nous traversons la ville sans nous arrêter, sauf devant ce cimetière nouveau pour nous
et allons au Nord de l’île chercher un spot pour la nuit. Souvent, juste en lisant les cartes nous trouvons notre bonheur à tel point que sans avoir regardé avant, nous sommes tombés pile sur l’emplacement signalé par Ioverlander. La mer n’est pas belle mais nous serons bien.
Après cette nuit paisible, Michel se penche sous Pépère pour voir l’état de son pot d’échappement. Verdict, Il est cassé très franchement, ce qui explique le bruit qu’on faisait hier.
Pas question de continuer comme ça, alors nous allons en ville chercher un garage pour faire une soudure. Les deux premiers, paraissent impressionnés par la tâche. Chacun nous conseille truc ou machin qui se trouve par là-bas et avec quelques explications nous arrivons chez un chinois très heureux de nous dépanner pour moins de 60 €. (4 heures de travail )
Revenez dans 4 heures.
Nous en profitons pour aller voir le grand temple de la ville, ils est très grand et très beau.
Nous y passerons presque les 4 heures réclamées par le Chinois.
Doreen profite de tous les temples, quelque soit la religion pour prier un peu
parfois même elle utilise leurs outils.
En tout cas, dans ce temple grandiose, nous n’avons pas vu un seul moine.
En sortant, nous doublons cette jeune femme qui prend soin des pieds de son chien.
Nous retournons au garage où notre ami chinois fait encore quelques soudures.
Le travail est il bien fait ??? on verra à l’usage
en tout cas, il est très sympa et est très fier d’avoir dépanné des français.
Il n’est pas si tard que ça alors, nous allons voir les quais où depuis plus de 100 ans, les chinois ont investi la mer pour construire un quartier sur pilotis de fortune.
Une partie est maintenant dédiée aux commerces touristiques tandis que derrière, les habitants vivent dans ces baraquements desservis par des rues en planches au dessus de l’eau.
Il y a quelques années, la municipalité a fait réaliser des œuvres d’art dans les rues par un artiste. Des peintures très expressives sur les murs avec des accessoires qui permettent à chacun de communiquer avec ces œuvres. Ici, Doreen donne son téléphone à cette petite. (Pour de faux bien sur…)
et le monstre Michel fait peur à ce petit garçon en poussant son vélo.
Un WhatsApp nous prévient que nos nouveaux amis Michel le magicien et sa femme Christine ne sont pas loin. Après quelques recherches sur Google Map, nous les retrouvons 3 rues plus loin pour un petit resto.
Encore une journée bien remplie. Nous retournons à notre bivouac de la veille, à quand même 25 km, mais dans nos voyages, la tranquillité n’a pas de prix.
Doreen serait bien restée un peu plus, mais Michel préfère aller au plus vite en Thaïlande et faire la Malaisie à notre retour avant de mettre Pépère au bateau. « Normalement », les mois sans pluie seraient plutôt comme ça, et dans ces pays tropicaux, c’est important.
Nous arrivons à proximité de la frontière le soir, et malgré l’isolement, nous dormirons seuls en bordure de jungle en face d’un petit complexe touristique en construction, ou désaffecté.
La forêt ici est habitée par des tigres et paraît il des rhinocéros d’Asie. Une fois bien installés nous ne faisons plus de bruit et là, nous entendons des ultrasons incroyablement puissants.
En fait, quelques ouvriers travaillaient sur le petit complexe et un peu après leur départ, plus rien… Ce doit être une protection pour éloigner les animaux indésirables pendant leur travail.
Nous, on reste seul. Nous faisons vite le tour des dangers potentiels et nous endormons bien rassurés.
Un groupe de singe nous réveille sans jamais se montrer, ils poussent des cris énormes autour de nous. Ça, on aime.
Même le matin, très peu de voitures montent à la frontière, c’est super, le formalités seront plus rapides.
Avant d’aller plus loin, il faut savoir que nos différents amis voyageurs nous avaient bien dit que les camping-car étaient interdit depuis 2016 en Thaïlande, mais sur les forum, nous avions l’info que cette petite frontière était plus cool et les laissait passer.
C’est donc en confiance que nous nous présentons pour sortir de Malaisie. Le chef douanier nous met tout de suite dans l’ambiance.
« allez d’abord à pied demander aux thaïlandais s’ils vous laissent passer. »
Alors avec Doreen nous voila parti côté Thaïlandais. Peu soucieux de notre situation, il nous refuse sans le laisser passer (le FVP) pour véhicule étranger.
5mn plus tard, les douaniers malais nous voient revenir. Eux aussi en ont mare de ces thaïlandais.
Il y a une autre frontière à 25 km, nous allons tenter notre chance.
Là, c’est une grande frontière, nous devons exporter Pépère de Malaisie et faire tamponner son carnet. Tout pareil pour nous.
Après un petit kilomètre de no mansland, nous voila devant les douaniers Thai. Au premier regard, nous comprenons que ça va être compliqué.
Finalement, on nous met entre les mains d’un jeune gradé, pour le moins très efféminé… Il semble vouloir nous aider, mais sans le FVP, il joue son poste s’il nous laisse passer.
Alors, il tente de nous expliquer le site gouvernemental où nous pourrons faire une demande de FVP. Ce site donne une liste d’agences de voyages censées faire le dossier.
Sauf qu’ils demandent tous une photo de Pépère et qu’il ne peut cacher son petit côté Camping-car. Ils refusent tous d’aller plus loin.
Pour nous, c’est la catastrophe, sans ce passage en Thaïlande, pas de Cambodge, pas de Laos et pas de Vietnam… compte tenu de l’énorme budget bateau pour traverser Pépère depuis l’Inde, on est un peu déboussolés et même plus.
Il faut réfléchir. Les amis que nous avions quittés à Georges Town, sont allés passer quelques jours sur l’île de Langkwani. Un petit séjour là-bas, nous remettra peut être d’aplomb.
Nous n’avons que 45 Km de route pour arriver au ferry. Malheureusement, là encore, rien ne se passe comme nous l’aurions souhaité.
IL N’Y A PLUS DE PLACE DANS LES FERRY AVANT 5 JOURS !!!!
Nous restons dormir ici, à Kuala Perlis, tout les gens sont adorables et les gros lézard sont de bonne compagnie.
Dans la soirée Erika, de Hakunamatata (voyageurs comme nous) nous passe un message, ils sont passés avec leur gros véhicule à l’autre bout du pays, sur la côte Est en prenant une toute petite frontière avec un bac sur la rivière.
Il y a plus de 400 km, mais à cet instant, nous n’avons pas d’autre choix que d’essayer.
Heureusement la route ne nous paraît pas longue. Une grande partie se fait dans la montagne, au frais, au milieu de la forêt.
C’est extraordinaire d’exubérance, cette jungle nous fascine au détour de chaque virage, et aucune photo ne peut retranscrire cette beauté sauvage. En plus, bien qu’elle soit impénétrable, il est facile d’imaginer la vie qui de cache à l’intérieur.
Parfois, certain sortent pour notre plus grand plaisir, comme ces singes
Et ces éléphants un peu farouches mais moins agressifs que les géants d’Afrique.
Il est vrai qu’ici, leur nourriture abonde.
Nous faisons une pose à ce lac de barrage avant de continuer.
Et malgré les kilomètres, les montées et le spectacle permanent, Michel fait la route d’une traite. Sauf que nous arrivons un peu tard dans une régions hostile où le trafic de drogue entre les deux pays oblige les gens à se barricader comme nous l’avions vu en Colombie.
Pas très rassurés, surtout qu’il y a pas mal de barrages de l’armée fusils en bandoulière
nous regardons sur Ioverlander si certains ont dormi ici. Oui, il y en a un alors nous faisons confiance à son commentaire pour aller dormir au bord de l’eau à 50 mètres du gardien d’un hôtel touristique.
C’est donc après une nuit très reposante, que nous rejoignons la dernière frontière tout à fait à l’Est.
En arrivant au poste Malais, le sort s’acharne sur nous. l’armée nous informe que le bac est en panne jusqu’à « on sait pas quand »
« Allez à celle qui est à 30 km, elle est ouverte »
-Tu parles, bien sur qu’on va y aller, qui ne risque rien n’a rien mais pour le moment on a toujours rien malgré les risques.
Encore une fois, nous faisons l’export de Pépère et le tampon de sortie sur nos visas. Sauf que comme ils sont très étonnés de nos aller retour de quelques minutes en Thaïlande, ça leur paraît louche.
« Non non, ne vous inquiétez pas, on fera peut être pareil ici, c’est juste à cause des Thaïlandais»
Allez, à ce moment, on y croit …
Cette fois côté Thaïlandais, on insiste beaucoup plus, jusqu’à oser critiquer leur loi qui n’a aucun sens. Mais on comprend vite qu’on a dépassé les bornes alors, retour en Malaisie avec les remerciements Thai.
Là, les douanières hésitent entre le rire, la compassion et la colère contre ce pays à la con et ses lois à la con qui refusent un couple de français honnête en voyage.
De plus en plus désemparés, nous envisageons tous les scénarios.
Descendre au Sud, vers Singapour et l’Indonésie ou finalement laisser Pépère à Kuala Lumpur et continuer en sac à dos, location de voiture et nuits à l’hôtel.
Pour nos derniers mois de tour du monde, il va falloir se réinventer.