jusqu’au plus haut de l’Alaska

Nous avons retrouvé nos amis à Anchorage, mais leur problème de jantes n’est pas réglé, comme le week end arrive, ils sont bloqués au moins 3 jours. Guy suggère que nous allions seuls à Prudhoe Bay.

Alors, en avant toute… direction le grand nord.

En chemin, nous prévoyons d’aller voir le mont Denali, plus connu en Europe comme le « Mac Kinley ».

Nous passons par un premier point de vue où la chaine est visible, mais pas le mont, avec ses 6190 mètres d’altitude, Il est comme souvent caché dans les nuages.

A cet endroit, un ranger nous présente un peu la faune et effectivement, nous n’avions peut-être pas pris assez en considération les redoutables griffes des grizzlys.

Nous tentons quand même le coup de rentrer dans le parc,

mais cette photo, (bien améliorée) sera la seule que nous pouvons faire du prestigieux Denali.

Nous passons la nuit pas très loin au cas où… mais rien n’y fait, la météo n’a pas prévu d’évoluer pour nous.

Notre prochaine étape sera donc Fairbanks pour faire le plein de tout, avant d’aller où il n’y a rien.

Ce couple de jeunes suisses revient de là-bas, ils n’ont donc plus rien et doivent reprendre de tout.

Maintenant, peut commencer notre longue montée de la Dalton Highway, sur environ 750 km de piste.

Ce panneau nous confirme que c’est fini la rigolade. Maintenant, ce sera du gravier et de la terre…

Pour l’instant, la piste n’est pas très difficile car il ne pleut pas.

Mais attention aux gros camions

Ils roulent comme des fous et projettent des cailloux à chaque fois qu’on les croise. Eux, ça ne semble pas les perturber.

Au bout, se trouve le complexe pétrolier de Prudhoe Bay. Alors, tout au long de ce parcours, nous avons la compagnie du Pipe-line.

Il tourne, s’enterre, ressort, monte et descend sans cesse.

C’est un ouvrage gigantesque, où à intervalles réguliers sont installés des points chauffants pour éviter que le brut ne gèle.

Nous arrivons maintenant au Cercle Arctique.

Depuis un moment, les nuits sont courtes, mais maintenant, le soleil ne nous quittera plus, ce sera le jour perpétuel.

Nous passons la nuit autour de ce point avant d’arriver à la seule étape habitée de la piste. On y trouve  avec une antique pompe à gasoil juste un tout petit motel.

Ici, se trouve également le tourisme information. Tout nous est expliqué sur cette zone du cercle polaire.

Une carte du monde permet aux gens de passage de déposer une épingle sur leur pays d’origine. Doreen est heureuse de mettre la première sur le Zimbabwe.

En quittant le lieu, vous êtes bien informés : la prochaine station est à 240 miles soit 390 kilomètres, pas de dépanneurs non plus.

Pour comprendre cette piste, il faut savoir qu’elle est construite sur une terre gelée depuis l’âge glaciaire sur une profondeur considérable, (le Permafrost). Mais, réchauffement climatique oblige, la stabilité de cette terre gelée n’est plus assurée en surface.

Il faut donc travailler en continu pour la maintenir roulable.

Et franchement, ils y mettent les moyens.

Nous sommes plusieurs fois arrêtés par ce type d’homme. Lui, n’aime pas les moustiques

A un autre arrêt, John s’est maquillé à la pâte à mouche, comme il dit. Il veut nous parler,

Mais Il n’est pas du tout question de baisser la fenêtre avec ce qu’il y a dehors.

Finalement, nous comprenons qu’il est heureux de nous annoncer la victoire Française à la coupe du monde

Super, l’équipe a atteint son objectif, elle est « CHAMPIONNE DU MONDE »

Bravo à elle, mais nous savourons également notre victoire. En effet, nous avons réalisé un de nos objectifs importants.

Rejoindre avec notre Pépère, la ville la plus au sud de l’Amérique du Sud Ushuaia à celle la plus au Nord de l’Amérique du Nord Prudhoe Bay

. Oui, nous l’avons fait… C’est un grand moment de bonheur.

En venant jusqu’ici, nous n’attendions pas un spectacle fantastique de la nature. Non, c’était juste pour le plaisir du chalenge.

Et, tout se confirme, ici, il n’y a rien à voir. Même pas l’océan Arctique, bloqué par les pétroliers.

Mais finalement, voir tout ce que les hommes font pour ce pétrole, en pays hostile, est assez incroyable.

« Côté matos, y a ce qui faut …»

 

Et encore, avec ce reste de glace, on imagine l’hiver par moins 50°

Nous apprenons que les ouvriers font 3 semaines ici et 3 semaines de vacances chez eux, heureusement pour eux.

Seule touche nature, au milieu de cet univers pétrolier, cette jolie famille d’oies arctiques.

Nous allons prendre quelques renseignements à l’hôtel de la « ville ».

Aujourd’hui, peu de voyageurs sont arrivés jusqu’ici, nous ne voyons qu’un seul autre véhicule à 4 roues et ces motards, quel courage il faut pour venir ici à moto !

Sur la porte, une affichette nous informe que deux grizzlys ont été vus dans la ville, il faudra surveiller.

Et pour demain, la météo se dégrade, nous le constatons en arrivant à notre bivouac

Crevés mais heureux, nous dormons comme des bébés. Mais le lendemain, la réalité est bien là, La piste va être très mouillée pour le retour.

Michel bricole (c’est bien le mot) un rétroviseur pour remplacer la caméra de recul qui a lâché hier. Il est en effet hors de question de zigzaguer sous la pluie pour éviter les trous sans rétro.

Alors, vite un dernier tour en haut de cet escalier où se trouve le seul magasin du coin

Non, pas ici, c’est beaucoup trop cher, nos 270 litres de diesel doivent nous permettre de faire l’aller et le retour

Et quel retour, voilà l’ambiance…

Nous avons la chance de voir deux bœufs musqués sauvages. La pluie nous empêche de faire une photo superbe,

mais nous sommes satisfaits car nous en cherchions depuis 2 jours. Il en reste très peu dans le monde.

Et voilà que, comme si la pluie et la piste grasse ne suffisaient pas, la neige s’invite à la fête.

Là, elle exagère un peu…

En fait, nous on s’en fout, même si nous n’avons vu personne sur la piste de la journée, on rigole bien.

Après cet épisode neigeux, et 300 km on jette l’éponge pour la journée. Demain, il fera jour, de toute façon, ici, il fait toujours jour…

Mais avant de dormir, Michel doit réparer un impact sur le pare-brise. Le seul camion croisé en fin de journée a laissé sa signature.

Oui, mais, en plus, au réveil, Michel découvre que nous n’avons plus qu’un phare

Meeeeerdeeeee, encore un coup du camion qui nous a mitraillé de cailloux hier…

Enfin, pour terminer cette épopée, nous croisons Michael rencontré il y a quelques jours, il a maintenant deux nouveaux amis belges pour faire cette fameuse Dalton Hightway.

-Bon courage, surtout que dans les deux, il y a une femme.

Nous sortons de ette petite expédition de 1600 km de piste en 4 jours complètement lessivés, dans un camping pour le repos et le nettoyage… t y en a besoin.

Evidemment, il n’y a pas, sur le continent Américain, de phare pour notre vieux Pépère, Michel profite de ce moment pour réparer la casse en mettant , à la place du verre, une des protections des 2 longues portées.

Nous terminons ce chapitre par une photo de cet arc en ciel prise tout en haut. Il est étonnamment plat par rapport a ceux de chez nous. Tout fait normal ici.

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