Perdu dans la jungle

Batteries neuves, plein d’eau et de gasoil, nous partons pour le site Maya de Tikal.

Sur la route, nous nous arrêtons près de la petite ville de Flores construite sur une ile.

Nous passons 2 nuits, en face, au bord de l’eau sur un terrain vague et sans sécurité particulière. Comme nous le pensions, nous n’avons pas été inquiétés malgré l’absence de gardien avec fusil à pompe.

Par contre aux distributeurs de billets et devant les magasins, il y en a de partout.

Nous faisons surement trop pauvres pour attiser la convoitise.

Une petite promenade sur l’ile, ne nous emballe pas plus que ça. A côté d’Antigua ou Carthagène en Colombie, sa réputation est surfaite malgré des rues aux couleurs charmantes.

 

Il faut dire qu’ils s’en donnent la peine.

Nous espérons que ce n’est pas la voiture de Fernando… (un ami équatorien)

Un tout petit carnaval d’étudiants passe devant nous.

Nous succombons à ce restaurant pour manger un poisson du lac.

Passons maintenant aux choses sérieuses, direction Tikal, la cité Maya.

Elle est dans la jungle et a été bien restaurée après la découverte d’immense tas de cailloux envahis par la végétation au fil des siècles.

Ici, si vous ne faites rien, des racines diaboliques refont le décor en quelques dizaines d’années, alors imaginez sur 1000 ans…

Juste à l’entrée, nous nous installons sur la pelouse d’un hôtel qui accepte les campeurs.

Comme nous sommes arrivés un peu en avance, Michel décide d’aller voir le coucher du soleil depuis la plus grande pyramide.

Pour ça, il faut un guide car il est très facile de se perdre dans cette jungle. Ça tombe bien, en voilà un.

Son prix est convenable, 50% du prix normal. Michel aurait dû se méfier car dès le marché conclu, il l’emmène, au pas de course, pour éviter les questions des guides officiels, à presque 2 kilomètres.

Michel épuisé, doit encore monter en haut de la pyramide…

Le coucher de soleil n’est pas exceptionnel alors, il décide de repartir voir la place principale. Il faut dire que le guide l’a mis dans les mains d’un « confrère » et celui-ci est obligé d’attendre ses autres clients.

Michel lui demande,

-Je peux y aller seul ?

-Si si, camino alli, allia, a la squierda, a la derecha etc. etc.

-OK

Mais en fait non, c’est pas si simple, il fait déjà sombre et au départ plusieurs chemins se confondent au milieu des arbres.

Au bout d’un moment,

-C’est bien long, je n’avais pas l’impression que c’était si loin !

En très peu de temps, le sombre se transforme en nuit…

-Bon, de toute façon, ce chemin va surement quelque part et je ne peux pas retourner sans risquer de tourner en rond.

Cette fois, la nuit est noire, seul et sans lampe dans cette jungle Michel commence à se dire qu’il ne faudrait pas dormir ici cette nuit, Il se souvient des panneaux vus sur la route en venant.

Le chemin est étroit et sans arrêt, sa tête frotte les feuilles et les branches.

-ce serait bien que les mygales et autres serpents ne soient pas dedans… Brrr

Tout d’un coup, après une éternité d’errance, une petite lumière fait son apparition. Michel court vers elle.

-Hello

– j’ai perdu mon chemin !

-nous aussi…

Bon, et bien maintenant ils sont trois, Michel se sent mieux.

C’est un couple d’américains, heureusement, ils ont la lampe de leur portable. Mais, tellement inquiet, l’homme éclaire devant lui et tant pis pour ceux qui suivent. Madame à une boussole sur son téléphone. Nous devons aller à l’est dit-elle.

Michel comprend vite qu’ils font fausse route mais sans autre élément que son intuition, il doit suivre car il est hors de question de retourner dans le noir seul.

Finalement, au bout d’un moment, le chemin devenant de plus en plus périlleux, et les accus du téléphone n’étant pas éternels, ils décident, fort heureusement, d’essayer de retourner au point de départ à une demie heure, si nous retrouvons le chemin…

A chaque bifurcation, c’est un vrai dilemme. Carte, boussole de téléphone sont finalement d’une grande utilité puisque nous retrouvons le panneau du « monde perdu » bien nommé ce soir.

De là, tout s’enchaine et nous retrouvons notre chemin pour arriver au camp en 30 minutes, non sans de nombreuses hésitations comme devant ce panneau où, traumatisés par notre aventure, nous réfléchissons encore alors que nous sommes à 300 mètres de la sortie…

A l’arrivée, Doreen est inquiète de ne pas voir Michel alors qu’il y a bien longtemps que plus personne ne se promène.

Elle avait prévenu le patron de l’hôtel et était sur le départ avec lui pour tenter une recherche. Ils avaient prévu de marcher 20 minutes avant de faire intervenir les secours.

Tout est bien qui finit bien, mais, après coup, Michel a bien conscience de la chance qu’il a eu de trouver ces deux américains… Sans lampes ni boussole, il n’aurait pas pu revenir.

Pour info, le « guide » qui a laissé Michel partir seul, n’a jamais donné signe de vie…

Le lendemain, nous partons tous les deux pour une visite plus traditionnelle. Malgré tout, Michel veut comprendre. Et effectivement, il était là cette nuit

et ce chemin quitte le site pour s’enfoncer dans la jungle jusqu’au Mexique sur des dizaines de kilomètres.

Ce site est merveilleux aujourd’hui. Mais comment ce peuple maya a-t-il pu venir s’installer dans un milieu aussi hostile ?

A l’entrée, nous restons un moment avec ces charmantes petites bêtes.

La journée passe entièrement sur le site,nous sommes émerveillés.

Ici, il faut donner de sa personne pour profiter pleinement.

-Allez Doreen toi aussi tu montes !

-Eh Michel, (lá haut sur la pyramide) tu faisais moins le malin hier soir…

Les soirs et matins, à coté de notre camp, nous pouvons surprendre quelques oiseaux exotiques.

Enfin un toucan dans la boite… (depuis le Costa Rica, c’est pas trop tôt.)

Vraiment enchantés par le Guatemala, nous allons nous baigner et dormir une dernière nuit au bord d’un lac incroyablement transparent avant de rejoindre notre prochain pays, le Belize

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