Pâques au mexique

Nous quittons Oaxaca par l’autoroute.

Pâques arrive à grand pas et, sur l’autoroute, nous doublons des groupes de fidèles en pèlerinage.

A quelle ville vont-ils, nous ne le savons pas, mais ce doit être loin.

Le soir, nous nous arrêtons pour la nuit à côté d’une station-service Pemex. Des tentes sont dressées pour accueillir les marcheurs. Finalement, ils n’arriveront pas.

La nuit venue, nous sommes alertés par des hurlements terribles.

A 20 mètres de nous, un camion de transport de cochons est en effet arrêté là. A l’intérieur, les bêtes souffrent.

Michel dit ne pas pouvoir dormir à côté de ces animaux en souffrance. Alors qu’il envisage sérieusement de quitter les lieux, un pickup s’installe au cul du camion et en quelques minutes, deux porcs sont transférés dans des hurlements encore plus soutenus.

Leur forfait terminé, les deux véhicules s’éloignent, nous laissant malgré tout un grand sentiment de malaise pour nous endormir.

Au réveil, les tentes ne sont plus là, l’assistance est certainement partie pour la prochaine étape des pèlerins.

Encore un porc déchargé et chargé en catimini , (surement tombé du camion comme on dit chez nous) et nous partons pour Puebla ou plutôt, Cholula, petite ville de banlieue

Notre camping est difficile à trouver, même le GPS n’y comprend plus rien, mais il est bien placé et calme. En ces jours de fête de Pâques, ce calme est un luxe dans un pays bruyant toute l’année.

Nous sommes, comme tout le monde, surveillés depuis les airs.

Doreen sympathise avec le jardinier qui invite Michel à monter sur le petit château d’eau privé.

-D’ici, le matin avant 10h, tu pourras voir le Popocatepelt, Volcan mythique du Mexique.

Et le lendemain, en effet, il est là, majestueux du haut de ses 5400 mètres

Manifestement, il y fait très froid.

Nous restons ici au calme pendant 4 jours, pour trier nos photos, écrire un peu et visiter les environs.

Le vendredi saint, nous suivons une des innombrables processions du pays.

A l’heure où la religion catholique est, dans notre monde moderne, en voie de disparition, il est très étonnant et même émouvant de voir ces descendants d’indiens, convertis au christianisme dans la douleur et le sang, complètement transcendés par ces rites.

Ils en retirent un grand bonheur et un grand réconfort, cela n’est-il pas l’essentiel pour eux.

Ce vendredi, toute la ville de Cholula est en fête à cette occasion.

Ce Mexique qu’on nous avait décrit comme dangereux, nous paraît bien pacifique et chaleureux. Les gens sont tous d’une amabilité incroyable.

La cité de Cholula n’est pas d’aujourd’hui. Les espagnols ont bâti une basilique sur les ruines d’une immense pyramide ensevelie deux fois par le volcan Popocatepelt

Parait-il que les Espagnols ne savaient pas qu’il y avait une pyramide sous la construction de leur église.

En tout cas, la quantité d’or que nous découvrons à l’intérieur est bluffante… même en feuille de dorure, il y en a des kilos et des kilos

Nous avons lu que c’était l’église la plus chère au Mexique. Au prix de l’or, on veut bien le croire.

Ce qui reste de la cité antique, n’est pas très spectaculaire, mais on arrive à imaginer la grandeur des lieux.

Mais, nous n’avons pas de chance, car, récemment, ils ont fermé à la visite 800 mètres de galeries peintes sous la pyramide Grrrrrr, après la tombe du roi Pakal à Palenque déjà fermée, ça commence à bien faire.

Tout ceci est bien gardé par une police montée encore une fois très sympathique.

A côté, nous visitons le musée de la ville, très interactif et instructif sur la succession des civilisations installées ici.

Nous consacrons notre dernier jour à la visite de la ville de Puebla, en bus et en taxi.

Par hasard, nous devons passer dans la rue des santiags, ça tombe bien, Michel veut en acheter, mais après X magasins, rien ne lui convient à part cette paire de Montana à 22 000 pesos.

22 000 pesos, égale plus de 1000 €… Bon, on cherchera ailleurs.

Bien sûr, nous passons par la cathédrale, ça commence à bien faire les cathédrales, mais bon… A l’intérieur un statue hyper réaliste du christ que les femmes

viennent caresser dans une grande  douleur apparente. Ça nous fait drôle tout de même. On dirait qu’elles sont avec un de leur mort.

Devant, un viel homme n’a malheureusement pas compris que la photo avait changé. Bien sûr il n’a pas de client, ou alors, est-ce un puriste qui ne veut pas se séparer de son viel appareil.

La ville est aussi réputée par ses céramiques, les murs sont souvent décorés avec ce matériau.

Même la police est adorable avec nous, ici un policier se laisse photographier avec sa caméra sur l’épaule et son collègue.

Bien sympathique également, cette petite qui démarre devant nous avec son casque très féminin.

Finalement, nous décidons de finir la visite en bus découvert.

Nous parcourons ainsi les rues à la recherche de monuments touristiques, mais ce sont souvent des églises.

Même si, parfois, il faut les deviner au milieu des fils électriques.

le bus nous emmène dans une zone détruite pendant un tremblement de terre. Elle est gardée en l’état pour mémoire. Apparemment, il vaut mieux ne pas s’y aventurer seul.

Nous faisons une halte assez incongrue pour aller au bord d’une mare aux canards.

Les Mexicains apprécient, nous pas, Doreen est une des premières à remonter dans le bus.

Retour au camping pour notre dernière nuit. Avant de partir, nous assistons à une nouvelle procession de passage dans notre camping.

C’est la patronne du camping qui les reçoit.

Avec ses amies.

Puis, nous reprenons notre bâton de pèlerin (du tour du monde) pour le site de Cacaxtla où, parait-il il y a une pyramide avec des peintures bien conservées

A un péage, les militaires nous arrêtent, et une fois à leur niveau, nous éclatons tous de rire. Oui, ils nous avaient pris pour un collectivo (petit pickup avec une sorte de cellule pour transporter des passagers). Qu’est ce qu’ils sont agréables ces mexicains !

Après d’immenses étendues de cultures de cactus,

Arrivés pas loin du site de Cacaxtal. Nous le voyons sous sa structure métallique de protection.

Une fois de plus, notre ami GPS se trompe et nous arrivons devant un chemin de terre de 2 kilomètres, à la limite du carrossable.

Un peu de trial, ça fait du bien, Nous arrivons finalement juste devant l’entrée de la pyramide à la fin d’une route goudronnée. Il y avait bien une autre route pour arriver ici. Doreen qui le certifie depuis un moment jubile.

Du coup, nous passons la nuit à 50 mètres du site avec vue sur les pyramides.

Ce site fouillé, il y a peu, laisse effectivement apparaitre des peintures fabuleuses.

Michel peut enfin montrer à Doreen que toutes ces merveilles que nous visitons depuis le Guatemala étaient encore plus éclatantes à leur époque. Chaque bâtiment et pyramide était en effet crépi et décoré de peintures complexes.

Depuis deux mois, nous attendions de voir cela.

Maintenant, nous prenons la direction de l’état de Mexico après avoir bien vérifié que Pépère n’y soit pas le mal venu.

En effet, le niveau de pollution très important de la mégalopole de Mexico ne permet pas à toutes les immatriculations de circuler les mêmes jours.

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